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samedi 30 mars 2013

Au pays des maharajas

Pour se déplacer en Inde nous prenons des trains de nuit. C'est bon marché, plutôt confortable, plus sûr que le bus, le train est silencieux (pas forcément les gens dans le train), bref, on y dort bien. Quand on doit attendre dans une gare on se retire dans les waiting-room où l'on trouve même des douches. Bon, c'est souvent bondé, les gens dorment par terre, c'est pas très propre, un peu à l'image du pays. Dans une gare nous avons fait un chiote qui ressemble étrangement à celui d'une célèbre scène de transpotting.
Un train de nuit nous conduit d'Agra à Udaipur : nous arrivons dans le Rajasthan. C'est une belle ville bordée de 3 lacs, des ruelles aux maisons blanches, le palais du maharaja (que l'on visite un peu) et un palace flottant qui a servi pour le James Bond octopussy (chambre entre 520€ et 7600€, on n'a pas réservé...).

interieur et exterieur d'une maison bien decoree

lavandiere et vue sur le lac et le palace de James Bond

city palace
la cour des paons du city palace

Alice et Julie en profitent pour essayer le yoga sur le toit de l'hotel.



A proximité, on visite la citadelle de Kumbhalgarh, elle est composée d'une forteresse et d'une muraille qui se poursuit sur 12 km dans la campagne. Encore une fois, c'est époustouflant.



Sur la route :



de superbes tas de bouses à sécher

Nous enchaînons par le temple d'Adinath qui est un sanctuaire de la religion jaïn. C'est une religion très peace and love où il ne faut pas tuer d'animaux. Alors, il n'est pas rare que les pratiquants se couvrent le nez d'un mouchoir au cas où un moucheron serait aspiré dans leur vide nasal. Tout de même 4 millions de pratiquants. Plus sérieusement, le sanctuaire est tout en marbre, de forme carrée et ses 1444 piliers tous différents créent une sympathique perspective. Un des piliers n'est pas droit car seul dieu est parfait. A méditer.

les photos avec les occidentaux sont toujours trèà la mode



Nous reprenons un train de nuit pour Jaipur qui est la capitale du Rajasthan.


Nous n'apprécions pas vraiment cette grosse ville mais adorons la visite du fort d'Ambert dans la proche campagne. Ambert est l'ancienne capitale qui a été délaissé par manque d'eau.


jardins flottants du fort d'Amber

 A Jaipur, les filles apprécient tout de même les boutiques du bazar.


Le soir, nous allons au cinéma qui est un des plus beau d'Inde. On dirait un vieux théâtre chez nous. Dommage, le film n'est pas purement Bollywood, il y a juste une scène où les acteurs se mettent à chanter sans raison apparente. A l'entracte, deux dames d'un certain âge valident nos théories sur l'intrigue du film (en langue hindi non sous titré anglais).



Après Jaipur, on se dirige en bus vers la ville sainte de Pushkar. Cette petite ville est touristique, car c'est un des spots hippies des années 70, et aussi la seule ville en Inde ayant un temple célébrant Brahma. Bref, beaucoup de touristes étrangers et indiens. Ces derniers profitent de leur voyage pour se baigner dans le petit lac, sacré lui aussi. Nous pouvons donc de nouveau observer le spectacle des ablutions rituelles, des prières, des offrandes et autres.

le singe se prelasse

les ghats de Pushkar

la vache super sacréà 5 pattes
Julie et Alice partent en excursion à cheval pendant 2h dans des paysages désertiques vallonnées très impressionnants. Elles montent de superbes chevaux Marwari, avec les oreilles en pointes, sympas et bien dynamiques. Petite décharge d'adrénaline lors du grand galop dans le sable, supers souvenirs, et mega courbatures !


Nouveau bus et train pour la ville de Jodhpur, toujours plus loin dans le Rajasthan.

Dans le train, l'attraction c'est nous, occidentaux. On voyage en classe populaire en compagnie de 2 allemands rencontrés à la gare, et après nous avoir regardé longtemps, nos jeunes voisins commencent à nous poser des questions, puis s'agglutinent autour de nous, de plus en plus nombreux. Certains descendent du train à la gare pour nous observer depuis le quai par la fenetre du wagon. Jusqu'à 20 autour de nous, agoraphobe s'abstenir.










La ville est toute bleue, en hommage aux schtroumpfs. Mais non, ça n'a rien a voir bien sur. Les brahmanes (caste des religieux) vénérant Krishna peignaient leurs maisons en bleu. Vu que ça repousse les moustiques, que ça rafraîchit l'atmosphère et que ça fait joli, les habitants ont conservé la tradition.


De jolies ruelles tortueuses, un bazar immense où l'on trouve des épices bien sûr et des céréales, mais aussi des vieux transistors ou téléphones, des savons, des saris, des gamelles etc.

au milieu du bazar

qui veut un lecteur mp3 dernier cri ?


 Nous visitons le fort qui surplombe la ville. Encore une fois des vieilles belles pierres.






salon de detente, on s'imagine les danseuses, musiciens, et autres.


dimanche 17 mars 2013

Taj mahal

Julie (la même qu'au Pérou 8 mois plus tôt) nous rejoins pour 15 jours à la découverte essentiellement du Rajasthan. Nous quittons New Delhi rapidement pour la ville d'Agra, l'une des plus visitée d'Inde : 15000 visiteurs par jour. Pourquoi ?
Le Taj Mahal bien sur.
Nous nous levons de bonne heure pour découvrir ce monument et profiter de la lumière matinale. Hormis leur travail de conception, les architectes ont aussi développés une certaine mise en scène : le TM est caché derrière des murs et une porte, si bien, qu'on le découvre brutalement, un peu comme au cinéma ou au theatre lorsque le rideau se lève.
La première vision est magique, irréel. Le TM est situé au bout d'un jardin et, nouveau coup de génie des architectes, il est surélevé, alors on ne voit en décor de fond que le ciel bleu. Le marbre blanc, parfois tellement fin qu'il en est translucide, les fleurs en pierres semi-précieuses incrustées, la finesse des sculptures sont impressionnantes.


Pourquoi le TM ?
Pour l'Amour !
La légende est tellement belle, qu'on va la prendre pour réalité. L'empereur Shah Jahan aurait construit cette merveille en hommage à son amour perdu. En effet, il renferme le tombeau de sa femme, Mumtaz Mahal. Lors du décès de celle-ci, fou de chagrin, il fit vœu de construire un monument à sa mémoire qui n'a pas son pareil au monde. Comme aucun architecte du royaume n'était capable de concevoir un projet à la dimension de la douleur de l'empereur, celui-ci aurait convoqué le meilleur architecte perse du moment et tué sa fiancée. Comprenant la douleur de l'empereur, il aurait était alors capable d'imaginer le Taj Mahal. 20 000 artisans (pour certains venant du Moyen Orient voir d'Europe) et 22 années plus tard, le Taj Mahal est né. Autre légende : tous les artisans ayant participé à sa construction aurait eu les mains tranchées pour les empêcher de reproduire cette merveille.
Malheureusement, Shah Jahan admirera ce palais depuis sa cellule de prison, où son fils l'a fait enfermer dès qu'il a pris le pouvoir. Bonne ambiance dans la famille.
Photo 1 à 4

Après cette visite matinale, rien de tel qu'un petit déj en terrasse avec vue sur le TM. Photos 5

Pour continuer la journée, nous visitons le fort rouge. Si le TM représente l'amour, le fort rouge lui représente la puissance et la richesse de l'empereur. C'est ici d'ailleurs qu'il a été emprisonné. Plutôt jolie la prison.
Photos 6 à 8.
Et, dans l'après midi, nous visitons la citadelle de Fatehpur Sikri. Fondé par l'empereur Akbar pour remercier l'ermite du coin qui lui a permit d'engendrer une descendance mâle. Tout cela (mosquée, palais, écuries à chameaux...) est en grès rouge et est encore magnifique.
Photo 9 à 13.






























mardi 12 mars 2013

Tout fini à Vanarasi

Arrivés de bonne heure à Varanasi (anciennement Bénarès), nous nous mettons en quête d'un hôtel, escortés par un gamin qui espère toucher une commission de l'hôtelier de notre choix. Il y a un monde incroyable dans les rues, et nous passons à côté d'une file de personnes sur 1km au moins.

sur la droite la file de pelerins attendant leur tour pour entrer au temple

Comme nous l'apprendrons plus tard, c'est le "festival" de Shiva (Shivaratri) ce week end, ramenant encore plus de pèlerins qu'en temps normal. Il est donc difficile de trouver une chambre, surtout à un prix correct. Après avoir lâché le gamin (qui voulait soit-disant juste parler anglais) et tourné un moment, on finit par trouver une chambre franchement surévaluée malgré sa vue sur le Gange. On se balade l'après-midi dans les ruelles encombrées de personnes, d'échoppes en tout genre, de vaches sacrées, de chèvres, chiens, ordures et bouses de vaches. Nous finissons par arriver sans le vouloir au lieu où se produisent les crémations. Un soit-disant prêtre nous prend en charge pour nous expliquer ce qui s'y passe. C'est un lieu incroyable. Il faut savoir que le top du top pour les hindous est de se faire incinérer à Varanasi, leur permettant ainsi de mettre fin à leur cycle de réincarnation. Beaucoup de personnes viennent y mourir, et quand elles sont mortes dans leur ville d'origine, leurs corps sont apportés ici par leur famille pour suivre le rituel sacré. Le cadavre est d'abord enrubanné dans du joli tissu coloré avec du parfum et des fleurs puis attaché a une civière en bambou et amené en procession à travers les ruelles jusqu'au Gange. Il y est trempé, puis séché au soleil avant de passer sur le bûcher. On peut donc voir à cette endroit une dizaine de bûchers en train de brûler, des montagnes de bois entassé, des familles regroupées, les fils aînés rasés et habillés en blanc. Photos interdites, ça se comprend.

Le lendemain matin, on se réveille tôt pour assister aux ablutions matinales de milliers de pèlerins dans le Gange. En dehors de ses crémations, Varanasi et le Gange c'est aussi l'équivalent de la Mecque pour les musulmans ou du Vatican des catholiques. Il y a d'autant plus de monde qu'une fete religieuse rassemblant 60 millions de personnes se produisant tous les 12 ans à Allahabad la ville voisine vient de se terminer. Les fidèles ont donc migré à Varanasi pour le festival de Shivaratri. Ils visitent les nombreux temples dont le plus sacré du monde hindou : le golden temple dont les toits sont recouverts de 800 kg d'or. Étant profane nous n'avons pas le droit d'y entrer. Bénarès étant un entremêlât de ruelles, on vous laisse imaginer le bazar que cela a pu être lorsque les pèlerins se déplaçaient d'un site à l'autre. Les pèlerins profitent également du Gange pour faire leurs ablutions. Ils doivent se baigner en 5 endroits différents. Ils prononcent le mantra sacré, s'immergent complètement 3 fois de suite et boivent une gorgée d'eau. Certains en profitent pour sortir la savonnette.

au matin du festival, la foule se presse pour se baigner dans le Gange

Les ablutions
A part les ablutions, le spectacle au bord du Gange est permanent

lavandiers a l'ouvrage

linge qui seche











Certains en profitent pour faire leur yoga ou mediter.


renversant

sadhu, hindou adorateur de Shiva
Naga Sadhu, s'enduisant de cendre apres le bain

priere au Gange, tous les soirs
On a vraiment adoré cette ville, sa beauté, et toutes les rencontres que l'on a pu y faire. Beaucoup de pèlerins ne devaient pas avoir vu beaucoup de blancs de leur vie, ils étaient très curieux (surtout les hommes et qui parlaient presque exclusivement à Henri) de savoir d'où l'on venait, ce qu'on faisait ici et la question qui revenait toujours est ce que l'on est marié. Autant vous dire que le fait de vivre ensemble depuis 10 ans sans etre marie et sans avoir d'enfant leur parait vraiment etrange.

Ces gens nous ont demande de les prendre en photo pour leur envoyer par mail


Varanasi c'est aussi et surtout les vaches ! Elles appartiennent a un quartier. Elles sont regroupees le soir pour la traite et dorment a l'etable. Elles sont venerees, les gens les caressent en les croisant, et la naissance d'un veau serait celebree comme la naissance d'un enfant.



les vaches aussi se baignent dans le Gange sacre



fromagerie artisanale

que fait secher cette dame ?
des bouses de vaches bien sur !