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mercredi 29 août 2012

La Paz

Depuis que nous sommes en Bolivie, nous retournons souvent à la Paz. C'est un carrefour obligatoire pour voyager dans la moitié nord du pays. La ville se situe entre 3200m et 4000m d'altitude et chose inédite, les riches vivent en bas et les pauvres en haut. Et oui, à 3200m il fait moins froid qu'à 4000m. Par contre, les riches mourront tous d'un cancer du poumon, merci la pollution dans la cuvette.
La ville n'est pas particulièrement belle, les rares demeures coloniales encore debout auraient besoin d'un bon ravalement. Mais les vues sur la cordillère royale sont à chaque fois bluffantes.
Du haut de la ville c'est aussi très impressionnant.






La ville est animé, il existe de nombreux marchés et une rue aux sorcières où elles vendent entre autres pleins d´herbes et de potions magiques, et des fœtus de lamas desséchés. Il faut l'enterrer sous sa future maison, ça porte bonheur.

dans la rue le jour de la fete nationale
un marché dans la rue

une boutique de sorcière
la cathedrale San Francisco ultra baroque
Nous avons été à un concert de charango qui est la petite guitare du pays à 10 cordes. Le maestro de la discipline était présent sur scène (au milieu), il s'appelle Ernesto Cavour, c'est une star en Bolivie et pour ceux qui connaissent le charango. Nous n'écouterons pas à notre retour en France mais c'est un vrai pro.


Y a aussi une flute bolivienne : la Quena (on a essayé, c´est vraiment pas evident) et une guitarre Muyu Muyu a double face (une face corde metallique l´autre corde en boyau) inventé par Franz Valverde (qui est sur scene egalement)



Nous avons même nos habitudes à la Paz. Le café Banais qui propose un petit dèj à 30 bolivianos (=3,3€) avec pancakes, yogourt aux fruits maisons, omelettes, jus de papaye,café con leche, du pain très correct...Le tout à volonté. On y retourne l'après midi pour un cappucino, ou un frapuccino Mmh.
On a egalement pu se faire un bon repas fromage, paté, baguette et vin rouge, tout ça trouvé dans un supermarché du sud de la ville (quartier chic et international). Ça nous avait manqué.

Et, à force de persévérance nous avons trouvé un hôtel cheap, qui puent pas, avec aguas caliente, cuisine, petite cour au soleil et proprio sympa. Vu qu´on y retourne toutes les semaines, on a presque l´impression de rentrer à la maison.

lundi 27 août 2012

Trek del Choro : de 4850m à 1600m

 
Ce trek débute au lieu-dit la Cumbre (20km de la Paz), c'est au même endroit que s'élancent les VTT pour la route de la mort mais nous empruntons 2 chemins différents. Nous allons donc revoir les changements de faune, de flore et de climat mais à vitesse réelle cette fois-ci. Le trek emprunte un ancien chemin Inca et permet de passer de l'Altiplano (région en altitude autour de la Paz) aux Yungas (région semi-tropicale). De plus, c'est l´un des seuls que l'on peut faire facilement sans guide. 

Arrivés à midi pour débuter la marche (pas optimale mais on s'est un peu fait avoir avec le bus et ses horaires...), nous montons pendant 1h pour passer de 4600 à 4850m. Les nuages et la brume nous empêchent de vous montrer de belles photos des sommets enneigés de la Paz. Ensuite, ça descend pendant 4h et faut pas croire ça fait mal aux muscles aussi. Au début le paysage est rocailleux et on est content d'avoir nos bonnets et gants, puis on passe à côté de prairies où broutent des lamas et des alpagas.
 



On plante la tente après un petit village à 3000m, la nuit sera fraîche mais on a connu pire.
 

Le 2ème jour, le dénivelé n'est que de -400m, le chemin ne fait que monter ou descendre, c'est plus dur mais on peut randonner en t-shirt. La végétation est de plus en plus verte.
 


En fin de journée, il pluviote, il pleut toute la nuit et il repleut dès 11h le lendemain, cela pendant 7h. La pluie aura raison de notre volonté, nous ne marchons donc que 3h le 3ème jour et nous nous abritons dans un refuge. Bilan de la journée : 2 victoires à 1 aux échecs pour Henri et on apprend à jouer au jeune qui tient le refuge.
 


Nous plantons la tente sous un hangar, et au réveil le lendemain, la pluie a cessé et quelle surprise de decouvrir que nous sommes entourés de montagnes.
 


 
C'est reparti pour 2h de descente jusqu'au village d'El Chairo où nous sommes censés trouver un camion qui nous dépose sur la route pour La Paz. En fait, il n´y a pas de camion, ni de minibus, ni de voiture qui partent du village aujourd'hui. Bon, on continue à pied un ptit bout, et on finit par rencontrer un bolivien sympa en 4x4 qui nous emmène jusqu'au prochain village d´où partent des minibus pour La Paz. Tout s'arrange, et nous voilà de nouveau à la capitale.

mercredi 22 août 2012

Amazonie : part II

Nous avons passé 3 jours dans la pampa amazonienne à l´aide d´une agence (obligatoire car dangereux). La végétation est courte, le sol humide ou inondé, nous sommes pourtant en saison sèche et le soleil tape fort, comme on l´aime.
Le 1er jour après 3h de piste en 4x4, nous naviguons pendant 2h le long du rio Yacuma, afin de rejoindre le camp. Nous frôlons les caïmans, nageons avec les dauphins roses (baignade sans risque, quand Flipper est là, les ultrasons cassent les oreilles des crocodiles et des piranhas). Nous voyons aussi des capibaras (l´un des plus gros rongeurs au monde, des singes chichilo, des tortues, et beaucoup d´oiseaux (sorte de poules d´eau, herons, toucans et autres).










Le camp est sur pilotis car en saison des pluies l´eau monte très très haut.

notre camp

Le soir nous observons les crocodiles à la torche, seul leurs yeux ressortent. Les étoiles scintillent de milles feux.

Le lendemain nous partons à la "chasse" à l´anaconda, munis de bottes, nous parcourons la pampa sous un soleil de plomb, et on rentre brocouille. Pas de bol, le groupe d´avant et d´après ont pu en voir un. Seule Alice est contente dans le groupe de ne pas avoir eu à forcer sa phobie des serpents.


L´après-midi nous partons à la pêche aux piranhas, et même si nous n´avons pas le rendement du marsupilami, nous aurons une bonne fricassée pour le diner. Niveau gustatif c´est pas mal.
En fin d´après midi, tous les groupes se retrouvent pour admirer le coucher de soleil. Les garcons en profitent pour jouer au foot, et la France (en juillet-août le Pérou et la Bolivie sont plein de jeunes francais) gagne un match international 5 à 3 contre la Bolivie (dont un but de votre serviteur, qui n´a eu certes, qu´à pousser le ballon dans une cage vide...).

le match de foot

Le dernier matin, on se lève de bonne heure pour aller voir le lever de soleil sur  la pampa (on arrivera malheureusement un peu tard), et nous faisons trempette avec les dauphins, à 5m des crocos, qui nous surveillent, la larme (de crocodile !) à l´oeil.

le lever de soleil
On est plus spectateurs que acteurs, ça nous parait plus artificiel que notre séjour dans la selva, mais l´ambiance colonie de vacances et notre groupe sont sympas, et on a pu observer plein d´animaux. Notre guide est moins au point que le précédent, mais on ne peut pas gagner à tous les coups !

vendredi 17 août 2012

L'Amazonie c'est aussi en Bolivie.

De retour à la Paz, nous courons les agences afin de comparer les tours pour visiter l'Amazonie bolivienne. Elle représente un bon quart du pays au nord-est. Fini le rhume et les lèvres gercés à la Paz, bonjour le soleil et les moustiques. Dans le guide préféré des français, il est même conseillé de prendre rendez vous par la suite dans un centre de parasitologie...
La seule ville en Amazonie avec des infrastructures pour touristes se nomme Rurrenbaque. Pour s'y rendre 3 options : le bus (17h de piste, terrible), l'avion (45 min, notre option pour le retour) ou le bateau (notre option pour l'aller).
Le bateau part a proximité de Coroico et pour s'y rendre il existe : LA ROUTE DE LA MORT. Cette route débute sur les hauteurs de la Paz (4000m) et descend dans une vallée 3000m plus bas. De nombreux bus, camions et autres engins motorisés ont fait le grand saut ("c'est la chute finale" - sous l'air du chant des partisans). Maintenant il existe une nouvelle route plus sur pour la plus grande joie des touristes qui descendent l'ancienne en VTT (voir photo 5), bien qu'elle soit toujours ouverte à la circulation. On comprend bien pourquoi elle est nommée ainsi, avec sa pente raide, ses virages en épingles à cheveux, ses cailloux dérapants et son ravin vertigineux. Le changement de paysage au cours de la descente est saisissant, passant des montagnes enneigées à la forêt tropicale.

Pour rejoindre Rurenbaque nous prendrons successivement : un minibus (1h), un VTT (4h), un taxi (20min), un autre taxi (6h) et un bateau (3 jours).

Les 3 jours de bateau font partie d'un tour organisé très sympa. Avec un guide nous nous arrêtons souvent le long du Rio pour visiter la selva amazonienne (type de forêt du coin-voir photo 4). Nous verrons des serpents, nous nous baignerons-laverons dans des cascades (voir photo 7), approcherons d'une colonie de plus de 200 cochons sauvages (quelle odeur), et dormirons en tente sur des plages le long du Rio. Le guide nous explique plein d'applications médicinales ou inversement mortelles. Par exemple, cette arbre (voir photo 3) est l'hôte des fourmis de feu (hormiga de fuego), une piqûre te brûlera très fort, une quarantaine te tue. Les colons espagnols prisonniers des indigènes se retrouvaient souvent encorder à ces arbres... Nous avons egalement vu l'arbre dont la sève contient du curare, utilisé par les indigènes pour chasser, au bout de leurs flèches, pour paralyser les animaux, mais aussi dans l'eau pour tuer les poissons (une petite goutte dans le rio, et hop, tous les poissons remontent a la surface, suffit de les ramasser). Il y a aussi les feuilles qui servent de bassine pour laver le linge, la noix-savon, les feuilles imperméable comme du plastique qui servent de toiture etc. Pour ce qui est des animaux, nous avons vu plein d'insectes et d'oiseaux, des petites tarentules, un serpent coral est passé entre nous 2, et Alice s'est fait attaquer par une énorme chenille rouge urticante (photo 8). Notre capitaine de bateau à pêché un gros poisson chat de près de 20kg, que nous avons mangé au petit déj (la tête et la queue photo 2).

Le long du rio, nous verrons également plusieurs chercheurs d'or (voir photo 1). Ici, il y a 20 ans, avec un petit tamis on pouvait récolter 4-6g d'or par jour en travaillant dur. Moins maintenant, et en saison des pluies tellement peu, que les "mineros" font également des cultures (ananas, papaye, banane, cacao...) à proximité du Rio. (photo 6,9 et 10)

dimanche 12 août 2012

La folie des grandeurs : la cordillère royale

Julie nous a quitté dernièrement et après avoir versé une petite larme (pour les filles), nous reprenons notre voyage à 2. Etant enrhumés depuis 3 semaines nous décidons de quitter la Paz (3600m) pour Sorata et ses 2700m. Après 3h de minibus inconfortable, nous arrivons dans la vallée et il fait chaud. Ou plutôt, le fond d'air n'est pas froid comme c'est la cas depuis que nous sommes arrivés en Amérique du sud. Aujourd'hui c'est la fête nationale et sur la place centrale de Sorata, 2 orchestres jouant faux s'opposent, des stands proposent à boire et à manger.

Beaucoup de choix de balades dans le coin. Pour nous décider nous nous renseignons à l'office des guides. Ces derniers fêtent dignement leur 14 juillet (le 6 août) à grand renfort de bières. Le plus sobre des guides nous présente les différents parcours et nous optons pour le trek de 4 jours qui nous emmène au lac chillata et à la laguna glacial, au pied de l'Illampu (6362m). Pour la première fois nous aurons un guide-cuistot et une mule pour porter tout ce dont nous n'avons pas besoin en journée. Difficile de faire autrement dans la région, les chemins ne sont pas des "autoroutes" à trek comme nous avons pu avoir au Pérou.
Le lendemain matin, notre guide (sûrement encore un peu bourracho de la veille) n'est pas prêt à l'heure convenue, le ravitaillement n'est pas bouclé (hay no pan) et la mule n'est pas à Sorata mais à 1 petit km en haut d'un chemin bien pentu. Nous commençons donc le trek avec nos sacs, le matériel de camping et la nourriture sur le dos. Merci la mule. Mis à part ce départ poussif, le trek se passera très bien. Les 2 premiers jours nous passons de 2700m à 4200m les doigts dans les poches du nez...

J 1

notre mule, rebaptisé Galak

1er coucher de soleil
J2
J2
Dejeuner J2

Lamas
2eme coucher de soleil

Le 3ème jour, col hors catégorie, nous devons atteindre pour la 1ère fois de notre maigre existence la barre des 5000m, 5038m exactement. Au Pérou, nous avions passés 4750m (sans mule) et pour 288 pauvres mètres de plus (avec mule) nous en avons vraiment ch..(censure pour nos neveux). Mise à part une crise d'angoisse et des courbatures, on y arrivera en 4h, sans encombre. Comme souvent, l'effort vaut la peine, et c'est devant un lac au pied d'un glacier que nous déjeunerons. Spectaculaire. Il y a 10 ans, le lac n'existait pas, réchauffement climatique oblige. Moins spectaculaire.

Henri et notre guide Claudio

cote bien raide

L´Illampu et ses glaciers, a 5038m d´altitude

la laguna glacial

dans le fond, on voit le lac Titicaca, au dessus des montagnes

le lac chillata, avec nos tentes en haut

Pour ce qui est de nos rhumes, les 2 nuits à 4200m n'ont pas vraiment aidé. Heureusement, notre guide nous a préparé une infusion à base de plante médicinale, qui ne pousse qu'au dessus de 4500m (aldya).
Le dernier jour, après un départ difficile (la mule ne voulait pas travailler), nous sommes redescendus jusqu´a Sorata.

la plante médicinale

En tout cas, on sait maintenant à quoi s'en tenir. On aurait voulu tenter les 6000m les plus accessibles du monde d'après le routard (l'ascencion du Huayna Potosi), mais maintenant nous savons reconnaître qu'on est pas de taille. Fini la folie des grandeurs.